
Occupés en dehors des normes d’urbanisation, certains endroits riverains des rivières urbaines sont transformés en dépotoirs. Des déchets ménagers de toute sorte y compris les plastiques y forment des immondices. Les causes de cette situation attirent l’attention de la rédaction du journal Buja24.
Des immondices qui sautent aux yeux de tout le monde sont entassés dans les différents endroits sur les rives des rivières urbaines. Cette situation reste dans l’indifférence presque générale. Notre tour sur les rivières qui traversent la capitale économique du Burundi commencent sur la rivière Ntahangwa. Le long de cette rivière est entouré des ménages en amont et des Industrie en avale. Malheureusement, certains riverains semblent être ignorant vis-à-vis des règles de cohabitation avec cette rivière urbaine. Ces derniers n’hésitent à jeter les déchets dans cette rivière jusqu’à former des dépotoirs dans certains coins en violation du code de l’eau. Ce code du 26 mars 2012, dispose en son article 45 l’interdiction des dépôts d’ordures, d’immondices et de détritus dans les périmètres de protection des ressources en eau. En outre, son article 5 dispose que la largeur de 25 mètres doit constituer une zone tampon sur les rives des affluents du Lac Tanganyika à partir du niveau le plus élevé qu’atteignent les eaux dans les crues périodiques. Mais la réalité est tout autre.
Des quartiers non accessibles
Nous sommes en zone Buyenzi où les rives de la rivière Ntahangwa sont tétanisées par des constructions qui ne respectent pas le code de l’eau. Des maisonnettes y poussent comme des champignons sans considération de la distance de 25 mètres prévu par la loi à partir du niveau le plus élevé qu’atteignent les eaux dans les crues périodiques. A part le scandale sanitaire qui guette les citoyens vivant dans cette localité, la rivière est le théâtre de toute forme de pollution suite aux immondices et ordures jetées dans les eaux. Les rivières urbaines en mairie de Bujumbura partagent les mêmes menaces. Arrivée à la rivière Kanyosha, le journaliste du Journal Buja 24 fait un constat amer. Aussi bien en amont qu’en aval de cette rivière des immondices et ordures de toutes sortes s’y observent. La partie riveraine du quartier communément appelé Tchétchénie n’est pas viabilisée de même que les rives de la rivière de l’autre côté, en zone Kanyosha. Les conséquences de la non viabilisation de ces parcelles riveraines sont une réalité d’où au quartier Tchétchénie la rivière Kanyosha est transformée en dépotoir. Pourquoi alors ce raccourci de citadins de jeter les déchets dans les rivières ? La réponse est simple. Certains quartiers riverains sont inaccessibles. Aucune rue ne les traverse pour faciliter la collecte des déchets domestiques par un véhicule comme se fait dans les autres quartiers viabilisés de la ville.
Protection de l’environnement, une mentalité en berne
A part la pollution plastique des rivières urbaines, les autres circonscriptions de la ville ne sont pas épargnées. Le manque de culture de protéger l’environnement se remarque chez une large majorité de citadins.
A en croire, difficile de marcher 10 mètres sans apercevoir une bouteille plastique jetée après la consommation de son contenu. Les caniveaux de certaines routes dans lesquels jonchent les bouteilles plastiques témoignent la place

qu’occupe la préservation de l’environnement dans les mentalités de la plupart des burundais. Ces bouteilles larguées traversent par après les rivières urbaines pour atteindre et souiller le Lac Tanganyika,
raconte un habitant riverain du Lac Tanganyika rencontré sur les lieux communément appelés Kumase en train de laver son habit dans les eaux du lac.Ce citoyen partage ses observations quotidiennes sur le lac Tanganyika. « Chaque matin, dans cet endroit, les rives du lac Tanganyika sont jonchées des bouteilles en plastique », indique-t-il. La menace des objets en plastique reste toujours un problème sérieux pour le lac Tanganyika. Pourtant, des initiatives commencent à voir le jour et proposent des solutions.
Le gouvernement burundais sort du silence
Face à la pollution de l’environnement en général et du Lac Tanganyika en particulier, le Gouvernement du Burundi s’active. Certaines approches sont en cours d’implantation pour endiguer la prolifération de diverses sortes de pollution. La pollution plastique figure parmi celles qui sont dans le collimateur du ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage.

Christian Nimubona, Directeur Générale de l’eau et assainissement de ce ministère sort de son silence et indique la stratégie mise en pratique. Désormais, les unités de transformation et les industries qui font recours à l’emballage en plastique participent dans l’assainissement de l’environnement.
La pollution plastique se remarque en peu partout, selon Christian, car ces emballages sont moins chers d’où ils sont prisés par les industriels. Cela justifie alors la mobilisation de ces derniers à participer à l’assainissement de l’environnement dans le cadre de la campagne « Zéro déchets plastiques ». Pour réussir le pari chaque unité de transformation ou industrie doit fournir des poubelles à plastiques selon le model convenu avec le ministère de tutelle. « Cette approche facilitera la gestion des plastiques partout dans le pays car les consommateurs sont sensibilisés à utiliser ces poubelles placées dans différents coins », se félicite Christian.
Cette initiative de mise en place des poubelles à plastiques va contribuer à gérer les plastiques, à éviter que cette matière soit emportée par les eaux de pluie vers le lac Tanganyika, éviter également que les plastiques soient mélangées à des déchets qui sont transporté dans la décharge de Buterere. En plus de cette plus-value, cette initiative contribue dans la mise en œuvre du décret no 100/99 du 18 avril 2018. Ce décret interdit l’utilisation et l’importation des plastiques au Burundi. L’impact est plus que celui attendu. « Au départ tous les industriels qui utilisent des plastiques comme emballage de leurs produits n’avaient pas été contactés mais aujourd’hui la plupart des unités de transformation et industries nous contactent pour qu’ils rejoignent les autres dans la fourniture des poubelles à plastiques », se réjouit le Directeur Général ayant l’assainissement dans ses attributions au sein du ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage. Selon lui, le mouvement débuté en mairie de Bujumbura va s’étendre dans les grandes villes notamment Gitega et Ngozi et par après dans tout le pays.
La mentalité en berne et bientôt la répression
La mentalité est pointée du doigt parmi les obstacles qui handicapent la gestion des déchets plastiques. Selon Christian Nimubona, les Burundais n’ont pas encore intégré dans leur mentalité qu’après la consommation, l’emballage en plastique doit être déposé dans une poubelle appropriée. Cette autorité ayant l’assainissement dans ses attributions indique que cela témoigne que la plupart des Burundais ne sont pas sensibles à la question de la pollution liée aux plastiques. Christian promet que le gouvernement s’attèle à corriger ces lacunes par le biais de campagnes de sensibilisation et promet que la sensibilisation va s’étendre sur la gestion des autres déchets. Vis-à-vis des rivières urbaines qui se déversent dans le lac Tanganyika et le changent de plus en plus en dépotoir, Christian Nimubona indique que les citadins qui y jettent de déchets y compris les plastiques se cachent derrière l’obscurité. Pour cette autorité cette attitude montre que ceux qui déversent ces déchets dans ces rivières sont conscient qu’ils commettent un délit.
Malgré la sensibilisation et la mise en place des poubelles à plastique, les bouteilles plastiques jonchent les rues urbaines à Bujumbura. Toutefois, Christian Nimubona prévient la population qui jettent à l’air libre les bouteilles plastiques après la consommation des contenus. Ce Directeur Général ne mâche pas les mots. Il indique que la mise en place des poubelles à plastiques marque la fin de la période de la sensibilisation. Désormais, toute personne qui sera attrapée en fragrant délit en jetant une plastique à l’air libre sera infligée de sanctions prévues par la loi.
Salvator Niyonizigiye