
Dans les quatre coins de la capitale économique du Burundi, les poubelles à plastiques sont installées pour en découdre avec le jet des déchets plastiques largués en peu partout. Ce projet en cours d’exécution depuis le début de cette année 2025 vise la protection du lac Tanganyika et promotion des bonnes pratiques d’hygiène dans la ville de Bujumbura. Que savent les citadins sur ce projet et comment s’adaptent-ils sur ses nouveautés ?
Par Salvator Niyonizigiye
Des lieux publics comme les marchés, les parkings, les routes sont ciblés par le projet d’implantation des poubelles à plastiques. L’objectif de ce projet est d’éduquer la population burundaise à la gestion responsable des déchets plastiques pour protéger le lac Tanganyika et sa biodiversité et promouvoir l’hygiène. L’empreinte de cette initiative est tangible dans différents lieux proches des poubelles à plastiques, témoigne Polydor Niyokwizigira. Ce citoyen qui exerce ses activités génératrices de revenus en plein centre de la ville de Bujumbura, près du parking de bus pour le nord et l’ouest de la de Bujumbura,

près du parking de bus pour le nord et l’ouest de la ville, indique que « avant l’installation de la poubelle à plastiques tout le parking était jonché des déchets plastiques. Néanmoins, la situation commence à s’inverser petit à petit. Nous commençons à changer nos habitudes. Après avoir consommé les produits qui sont essentiellement les boissons à emballage plastique les contenants
sont désormais jetés dans les poubelles ». Polydor Niyokwizigira ajoute qu’il est conscient que la responsabilité de ses concitoyens dans la gestion des plastiques surtout en utilisant convenablement ces poubelles à plastiques servira pour protéger le lac Tanganyika. Selon cet habitant de la ville de Bujumbura, sa perspicacité de protéger le lac Tanganyika est renforcée par la richesse que regorge ce patrimoine nationale. « Quand je me souviens que l’eau que les ménages utilisent vient du lac Tanganyika, les poissons qu'on ne trouve pas ailleurs comme le Mukeke et les Ndagala que nous consommons et bien-sûr les espaces de loisirs au bord de cette manne du ciel, ma subtilité dans la protection du lac Tanganyika s’accroit », renchérit Polydor. Même son de cloche chez Karamira rencontré au marché de
NgagaraII, communément appelé marché de COTEBU, en train d’exercer le métier de cordonnier. Karamira salut la nette contribution des poubelles déjà installées au pourtour de ce marché. Ce cordonnier témoigne qu’auparavant les plastiques semaient la gabegie. Pourtant, poursuit-il, les personnes qui fréquentent le marché commencent à s’habituer à utiliser les poubelles à plastiques.

De ce qu’il a déjà entendu lors de séance d’explication sur l’utilisation des poubelles à plastiques, Karamira fait savoir que ces poubelles sont mise en place pour contenir exclusivement des déchets plastiques. Ce cordonnier au marché de Ngagara II déplore, néanmoins, que certaines personnes y jettent encore des autres déchets biodégradables. Pourtant, la direction du marché de COTEBU a déjà aménagé d’autres places destinées à ce type de déchets, ajoute-il.
Plus d’un acteur pour réussir le pari
« L’éradication de la pollution plastique est un combat qui doit être gagné ensemble car ça nous concerne tous », insiste Christian Nimubona, Directeur Général de l’Environnement, Ressources naturelles et Assainissement au ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage. Selon cette autorité, les emballages en plastique sont moins chers d’où ils sont préférés par les industriels. Cela justifie alors la
mobilisation que le ministère en charge de l’environnement a lancé à ces industriels pour qu’ils participent à l’assainissement de l’environnement dans le cadre de la campagne « Zéro déchets plastiques ». Pour réussir le pari,

chaque unité de transformation ou industrie doit fournir des poubelles à plastiques selon le model convenu avec le ministère ayant en charge l’environnement. « Cette approche facilitera la
gestion des plastiques partout dans le pays car les consommateurs sont en train d’être sensibilisés à utiliser ces poubelles placées dans différents coins », se félicite Christian.
Cette initiative de mise en place des poubelles à plastiques va contribuer à la bonne gestion des déchets plastiques pour empêcher que cette matière soit emportée par les eaux de pluie vers le lac Tanganyika. elle va également éviter que les plastiques soient mélangées à des déchets qui sont transporté dans les décharges publiques. En plus de cette plus-value, cette initiative contribue largement dans la mise en œuvre du décret no 100/99 du 18 avril 2018. Ce décret bannit l’utilisation et l’importation des plastiques au Burundi. L’impact est plus que celui attendu. « Au départ tous les industriels qui utilisent des plastiques comme emballage de leurs produits étaient ignorants dans la gestion de ces déchets en plastique. Mais aujourd’hui, la plupart des unités de transformation et industries nous contactent pour qu’ils rejoignent les autres dans la fourniture des poubelles à plastiques », se réjouit le Directeur Général ayant l’environnement dans ses attributions au sein du ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage. Selon lui, le mouvement débuté en mairie de Bujumbura va s’étendre prochainement dans les grandes villes notamment Gitega et Ngozi avant de gagner toute l'étendue du pays.
La mentalité de la popullation est pointée du doigt parmi les obstacles qui entravent la gestion des déchets plastiques. Selon Christian Nimubona, tous les Burundais n’ont pas encore intégré dans leur mentalité qu’après la consommation d'un produit, l’emballage en plastique doit être déposé dans une poubelle appropriée. Cette autorité ayant l’assainissement dans ses attributions indique que cela témoigne que la plupart des Burundais ne sont pas sensibles à la question de la pollution liée aux plastiques. Christian promet que le gouvernement s’attèle à corriger ces lacunes par le biais de campagnes de sensibilisation. Cette sensibilisation déjà entreprise est appuyée financièrement par l’ONG internationale LVIA.