Au moment où la guerre fait rage entre l’Israël et Hamas depuis le 7 octobre 2023, lors de la réunion du comité Al-Qods de ce mardi, le Maroc a martelé sa position. Selon son ministre des affaires étrangères, seule la solution à deux Etats va stabiliser la région.
Pour le Royaume du Maroc seule l’approche de solution à deux Etats ne présente pas des perdants car tout le monde y gagne. Nasser Bourita, ministre marocain des affaires étrangères, dans son discours devant le comité Al-Qods, indique que grâce à la solution à deux Etats les israéliens vont gagner la sécurité et la stabilité et les palestiniens leur liberté et leur dignité. Pour la région, l’impact de cette approche sera les opportunités de développement et de progrès. Nasser affirme que cette approche ne constitue pas d’une idée éphémère mais d’une option historique entérinée par la communauté internationale depuis des décennies. Cela constitue, pour cette autorité marocaine, le seul horizon possible pour un règlement juste et durable permettant l’établissement d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières du 4 juin 1967 et Al-Qods-Est comme capitale.
Cette position du Maroc ne date pas d’aujourd’hui, la même proposition a été faite par le roi du Maroc lui-même dans son discours lors du dernier sommet arabe à Bagdad. Sa majesté Mohammed VI définissait les paramètres de sortie de l’impasse actuelle basée sur entre autres points saillants comme la cessation immédiate des opérations militaires perçue comme une priorité humanitaire et politique, la nécessité de faire face aux attaques en Cisjordanie y compris les démolitions et les déplacements forcés, garantir l’acheminement de l’aide humanitaire sans obstacles ni conditions, le soutien à l’UNRWA et lancement d’un plan de reconstruction conformément aux conclusions du dernier sommet du Caire sous la supervision de l’autorité palestinienne avec un suivi arabe et international.
Pour le Maroc, la solution à deux Etats n’est pas un slogan creux encore moins un prétexte pour des surenchères diplomatiques, mais bien un engagement moral et une option politique réaliste. Cette solution ne saurait supporter ni le report ni les tergiversations. Le Maroc propose de traduire cette approche en feuille de route avec un calendrier précis et des étapes claires et responsables. Pourtant, la mise en œuvre de cette solution conduira aux pertes pour les extrémistes de tous les bords. Ces derniers se nourrissent du conflit et vivent à son ombre. A ces extrémistes perdants, selon Nasser Bourita, s’ajoutent ceux qui font commerce des slogans et prétendent soutenir le peuple palestinien sans rien lui offrir. Selon le Maroc, trois piliers sont alors essentiels pour réussir la solution à deux Etats. S’appuyer sur les succès du passé pour converger vers un avenir prometteur, renforcer le soutien institutionnel à l’Autorité nationale palestinienne sous la conduite du Président Mahmoud Abbas et consolider l’ancrage de la dimension économique dans le processus de paix.
Salvator Niyonizigiye