Burundi : Une projection de la croissance économique jugée ambitieuse

La projection de la croissance du PIB annoncée par la banque centrale pour cette année 2025 fait planer d’inquiétudes. Le marché principal d’exportations perturbé, la carence du carburant, régression de la production dans les entreprises publiques porteuses de croissance mettent des bâtons dans les roues.  

A l’occasion de la déclaration de la politique monétaire, ce jeudi, la Banque centrale du Burundi a annoncé la prévision de la croissance économique. Le taux de cette croissance est estimé à 4,6 % pour cette année 2025. Selon le Gouverneur de la Banque de la République du Burundi, Édouard Normand Bigendako, cette prévision est atteignable. Bigendako dresse une liste de facteurs déterminant la projection de la croissance annoncée. Parmi ces facteurs, la croissance du secteur primaire tiré par la croissance de la production agricole vivrière. A cela s’ajoute la croissance du secteur secondaire tiré par l’extraction des minerais. Pourtant, certains observateurs jugent la prévision très ambitieuse. Parmi eux, la Représentante Résidente de la Banque mondiale, Hawa Wagué.

Lors de la conférence de déclaration de la politique monétaire organisée par la Banque de la République du Burundi, Hawa Wagué a émis des doutes sur l’atteinte de la prévision de la croissance économique proclamée. Ses inquiétudes se fondent sur l’insécurité à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) au moment où ce pays voisin du Burundi constitue son principal marché des exportations. Au cours du premier trimestre de 2024 la valeur des exportations burundaises vers la République Démocratique du Congo ont une valeur de 23 689,9 Milliards BIF selon l’Institut Nationale de la Statistique du Burundi. Cela attribue à la RDC le premier pays de destination des exportations burundaises. Pourtant, les autorités de la banque centrale rassurent que la prévision de la croissance de PIB en 2025 est atteignable. D’autres sources d’inquiétudes sont entre autres la baisse de 22,4% de la production du thé. Selon la BRB, cette baisse de production est liée à la perturbation de la fréquence de collecte des feuilles vertes et de l’usinage. Toutefois, quant à cette carence du carburant qui torpille la croissance économique, Édouard Normand Bigendako, Gouverneur de la BRB tranquillise. Le numéro un de la banque centrale annonce que le carburant est stocké à Dar-es-Salaam. Pour cette autorité, la présente tâche majeure est de trouver des camions citernes assurant le transport de ce carburant vers le Burundi.

                                                                                                       Salvator Niyonizigiye