Intimidation, crainte de perdre l’emploi et la culture pèsent encore sur la femme burundaise qui subit les violences sexuelles au milieu professionnel. Par conséquent le courage de dénoncer les auteurs de harcèlement s’amenuise. La Confédération de Syndicats du Burundi (COSYBU) sort du silence.
Les violences basées sur le genre dans les milieux professionnels sont une triste réalité au Burundi, constate la Commission Femme et Genre de la Confédération de syndicats du Burundi. Virginie Nahishakiye, présidente de cette commission prône un environnement de travail sain et sécurisé pour que la femme puisse s’épanouir. Toutefois, les femmes harcelées dans les milieux professionnels sont intimidées et la peur de dénoncer les auteurs gagnent leurs esprits. A ces éléments qui rendent plus tabou les violences basées sur le genre dans les milieux professionnels s’ajoute la culture qui pèse toujours sur la femme, déplore Virginie.
Quand le manque de rapport complique le plaidoyer
Le constat est amer. Nulle institution produit le rapport sur les violences dans les milieux professionnels, s’indigne Virginie Nahishakiye, présidente de la commission Femme et Genre de la COSYBU. Néanmoins, la solution à ce défi des rapports est possible. La syndicaliste exhorte au gouvernement du Burundi de ratifier la Convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), adoptée en 2019. Selon, cette convention le pays doit donner un rapport régulier sur les violences basées sur le genre en milieux professionnels. La ratification de cette convention apporterait un atout significatif car les victimes pourraient oser de plus dénoncer les auteurs car la protection sera plus garantie. Cette leader syndicale s’est exprimée ce samedi le 8 mars, la date qui marque la journée de la célébration des droits de la femme partout dans le monde.
Salvator Niyonizigiye