Burundi: Les yeux rivés vers la libéralisation économique

La libéralisation économique dans le pays du tambour battant reste une entorse pour le décollage de l’économie. Des experts tirent la sonnette d’alarme face à l’urgence d’engager les réformes profondes pour esquiver l’économie nationale. L’urgence s’impose et les hautes autorités ne cachent pas leur inquiétude.

La photo illustrative de la carte du Burundi sur la carte de l’Afrique ( source web)

Depuis quelques années, au Burundi, les entorses de la croissance économique sautent aux yeux de tout le monde. La crise de devises serait à l’origine de toute une chaine de problèmes économiques auxquels les citoyens font face. Certains défis sont remarquables avec moindre effort en l’occurrence la crise du carburant, l’inflation vertigineuse et la paralysie du secteur de transport. Cette situation est reconnue par le haut sommet du pays qui dresse un bilan sombre et ressasse que les intempéries économiques ne sont plus un tabou. « Nous avons constaté que la crise de billets verts reste une réalité », s’indigne le Président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, lors de son discours prononcé à Gitega devant un parterre de décideurs le 28 août 2025. Pour le numéro un burundais, la situation critique de l’économie nationale est due à la chute des exportations et la mauvaise gestion du secteur minier qui s’ajoute à la sous exploitation du sous-sol burundais. Le Président Evariste Ndayishimiye garde, néanmoins, l’espoir d’un lendemain qui chante. « Nous sommes à l’œuvre, la jeunesse se lèvent comme un seul homme. Cette jeunesse est en train d’exploiter les sites miniers à Bubanza et atteint d’un résultat satisfaisant. Des dizaines des conteneurs des minerais sont prêts pour l’exportation », souligne le Président burundais. Pourtant, pour sauver l’économie nationale, pas mal d’experts proposent une large diversification de remède.

           Quand les experts tapent le point sur la table

 Face au cumul d’handicaps qui minent l’économie burundaise des propositions de riposte fussent d’un peu partout.  Lors d’une conférence-débat organisée conjointement par le Ministère des finances et la Banque centrale du Burundi au mois d’août 2025, Léonce Ndikumana, professeur émérite d’économie à l’université de Massachusetts aux Etats unis dresse les pistes pour esquiver l’économie burundaise.  Selon Léonce, la libéralisation du système économique serait l’une des solutions à privilégier. Enseignant chevronné, Léonce Ndikumana part d’un exemple concret. Tout en reconnaissant l’importance de la régulation du prix du carburant par l’Etat, Ndikumana observe que face à la crise actuelle de l’or noir l’Etat devrait libéraliser son importation et autoriser la vente de ce produit au prix du marché. De surcroit, ce professeur d’université recommande au gouvernement du Burundi de mettre en avant une meilleure coordination entre la politique monétaire, la politique budgétaire et la politique de change pour reformer l’économie burundaise. « L’Etat devrait chercher un taux de change qui se situerait au milieux du taux de change officiel et celui du marché parallèle pour renormaliser le marché des devises », insiste Léonce Ndikumana. Ce point de vue tombe au moment où les secteurs à sauver sont plus d’un. Cela, sans toutefois être exhaustif, se manifeste par la pénurie d’électricité, d’eau et du sucre.

La mauvaise gouvernance, une entorse pour la libéralisation

S’exprimant dans les colonnes du Journal Buja24, Pierre Claver Nahimana, ancien Ministre de l’agriculture et de l’élevage pointe la mauvaise gouvernance comme handicape à libéralisation du secteur des cultures d’exploitation servant de moteur du décollage de l’économie Burundaise.  Cet ancien membre de l’exécutif burundais fait savoir qu’au moment où la Banque mondial constatait la chute de la production du café, elle a plutôt renforcé l’approche de la libéralisation du secteur caféicole. Cela veut dire que les citoyens cultivent du café et l’Etat leurs propose un prix très attractif pour les motiver à cultiver davantage cette plante. Pierre claver regrette que l’Etat à échouer de préserver suffisamment d’argent pour intéresser les caféiculteurs. Ainsi, la production du café a baissé chaque année jusqu’à l’heure actuelle. « A titre d’exemple je vous dirais que en 1992 l’Office du Café Industriel du Burundi (OCIBU) produisait 40 000 tonnes, maintenant nous sommes en dessous de 10 000 tonnes », lâche Nahimana.

Même son de cloche pour Faustin Ndikumanapatron de la Parole et Action pour le Réveil de la Conscience et la transformation des Mentalités (PARCEM).Cet acteur de la société civile indique que le gouvernement devrait revalorise la culture industrielle qui, jadis, généraient une grande partie de devises mais aujourd’hui basculées dans les oubliettes. En plus du café, Faustin Ndikumana évoque le coton. De son côté, le président de l’Observatoire de Lutte Contre la Corruption et Malversation Economique. Dans un point de presse tenue le lundi 8 juillet 2024, Gabriel Rufyiri indique le Burundi aurait plus d’intérêt de promouvoir l’industrialisation du secteur minier. Mais, pour Rufyiri, l’Etat doit se rassurer d’abord de l’existence d’un système solide et plus crédible en matière de collecte et de gestion des revenus issus de ce secteur afin de maximiser la rentrer de devises. Les recettes des minerais pourraient représenter 30% du produit intérieur brut. Dans cette logique, le Burundi pourrait atteindre même les objectifs de sa vision 2040-2060.

                                                                         Aloys Nahigombeye