La hausse en courbe ascendante du prix du sucre se traduit comme un coup de poignard dans le dos des citoyens. De 3300 à 8000 BIF, la hausse du prix du sucre gravite autour de 300%. Les consommateurs pétrifiés se lâchent.
Contre toutes les attentes, la nouvelle hausse vertigineuse du prix tombe dans l’après-midi de ce samedi, certains consommateurs pensaient que c’étaient des rumeurs, fake news, des qualificatifs de rejet se multiplièrent. Signe de l’accueil de cette nouvelle flambée fulgurante du prix du sucre dans la froideur mêlée de l’amertume chez la population. Pourtant, les burundais était sous le qui-vive que le prix du sucre allait être revue à la baisse comme l’avait annoncé Chantal Nijimbere, la ministre ayant le commerce dans ses attributions. Au mois de juin 2024 cette autorité, devant le parterre des députés à la Chambre basse du parlement burundais, avait juré sur tous les toits que le prix du sucre allait être revue à la baisse. Les raisons avancées par ce membre de l’exécutif burundais étaient la libéralisation du commerce de ce produit. Cela veut dire que le sucre en provenance de l’extérieur allait inonder les marchés burundais. Et, dans la foulé, ce weekend, une mauvaise nouvelle surprend les consommateurs. Le communiqué du patron de la Société Sucrière du Moso (SOSUMO), Aloys Ndayikengurukiye, sonne le glas dans les ménages et dans les usines de transformation des produits à base du sucre. Ainsi, le prix du sucre est fixé à 8000 BIF.
Des lamentations fussent d’un peu partout
En micro baladeur nombreux consommateurs indiquent que cette flambée du prix de ce produit impacte sans détour leur vie quotidienne. « Nous ne voyons pas comment nos enfants vont aller à l’école sans prendre le petit déjeuner, essentiellement composé du thé et du pain. D’ailleurs, le malheur ne vient jamais seul car le prix du sucre va se répercuter sur le prix du pain », lâche un habitant du quartier Gihosha. Même son de cloche chez un habitant du quartier 7 à Ngagara, il déplore que cette flambée va se répercuter sur la production d’autre produits transformés à base du sucre comme les jus, les gâteaux, les limonades et les produits Brarudi en général.
Cependant, certains parents ne savent à quel saint se vouer. Entre le marteau et l’enclume, dans leur humour intarissable, ils tentent d’innover les solutions. « J’ai décidé de remplacer le thé par les jus pour le petit déjeuner de mes enfants avant de partir à l’école », dit un chef de famille du quartier Uwinterekwa, en mairie de Bujumbura. Toutefois, le refuge semble être une illusion car le sucre reste un ingrédient incontournable dans la fabrication de pas mal de jus, s’inquiète ce parent.
Tous ces intervenants, au micro baladeur du Journal Buja24, lancent un appel vibrant au gouvernement du Burundi de revoir à la baisse le prix du sucre qui est un produit indispensable dans la vie des citoyens et aux entreprises de transformation des produits alimentaires à base du sucre. Même son de cloche chez Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME). Cet activiste de la société civile, dans une conférence de presse de ce jeudi, il propose à l’Etat du Burundi d’exonérer certains produits alimentaires de base de taxes et des droits de douane.
Quid de l’évolution des prix du sucre ?

Sur une décennie le prix du sucre a été revue à la hausse six fois. Mais cette hausse du prix s’inverse avec la quantité produite qui connait une chute lamentable. En 2013 la Société Sucrière du Moso (SOSUMO) a connu une pique de production de 25802tonnes et le kg coûtait 1850 BIF. A la grande surprise la production chute jusqu’à 13700 tonnes en 2023 et le prix / kg s’envole à 8000 BIF pendant la mi- période de production de 2024.
Norbert Rucabihari
Salvator Niyonizigiye