L’agriculture est-elle seule un levier de l’économie au Burundi?

Le président  burundais jure de concentrer  les efforts sur la croissance économique au cours de l’année 2022. Dans ce combat contre la pauvreté, l’agriculture est désormais considérée comme le fer de lance. Pourtant, certains économistes ne sont pas de même avis vis-à-vis de la place de l’agriculture dans l’économie du Burundi.  

Baptisée l’ « année de l’agriculture au Burundi » dans le discours à la nation, 2022 suscite d’espoir selon le Président de la République Evariste Ndayishimiye. Mais sur quoi  réellement se fonde cet espoir  du Président de la République? Ce dernier évoque des atouts naturels qui constituent une base de développement du pays. Ces atouts sont notamment les terres arables, le bon climat et le dévouement des Burundi au travail. Le Président Evariste Ndayishimiye se demande ce qui manque pour que l’agriculture soit alors une réelle fondation de l’économie burundaise. Selon lui, le cultivateur était jadis considéré comme le plus pauvre de tous les burundais. Toutefois, cela doit changer, ce dernier doit être compté actuellement parmi les plus riches. Pourtant certains experts économistes ne sont pas totalement convaincus par l’assurance du Président Evariste Ndayishimiye.

Les inquiétudes de ces économistes se fondent sur les défis qui handicapent le secteur notamment : 30%  des familles sont sans terres cultivables, engrais chimiques insuffisants, l’agriculture qui n’est pas subventionnée par l’Etat et l’incapacité de faire face aux changements climatique. A part ces défis, selon l’économiste Faustin Ndikumana, patron de PARCEM « L’agriculture est l’un des secteurs porteurs du développement. Il faut l’associer aux autres  secteurs avec un accent particulier sur la bonne gouvernance, sinon déployer toutes l’énergie sur l’agriculture seule, ça ne suffit pas ». Entre temps le budget alloué au ministère qui a l’agriculture dans ses attributions pour l’année budgétaire 2021-2022 ne dépasse pas 36 milliards BIF.  En outre, dans ce budget, 24 milliards BIF ont été déjà consommés pendant 6 mois selon le ministre Déo Guide Rurema, soit le coût de plus de 65% des activités prévues. Pourtant, le budget général de l’Etat prévoit plus de 136 milliards, soit 7, 62%.